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Magal gui ku ko magal Magg!
(Quiconque glorifie le Magal sera récompensé)
Si, officiellement la date du Magal 2003 est fixée au lundi
21 Avril qui correspond au 18 Safar 1424/H, la réalité
est que les activités liées à ce grand événement
du monde islamique avaient déjà commencé depuis
la veille.
La nuit du dimanche au lundi avait été torride. Dans
les parages de la Grande Mosquée, il était presque
impossible de se mouvoir. Tous les lieux de pèlerinage avaient
été pris d'assaut par des masses de talibés
débordants d'impatience d'accomplir leurs ziarras. Dans les
files impressionnantes, qui d'ailleurs s'allongeaient de minute
en minute, les gens se bousculaient pour accéder aux différents
mausolées de la famille du Cheikh. La nécropole, la
résidence du Khalife, la Grande Bibliothèque, les
concessions des grands dignitaires étaient noires de monde.
De toute part fusaient des chants religieux généreusement
distillés par des haut-parleurs disposés un peu partout.
Plusieurs chanteurs officiaient, dans divers types de mélodies.
Ainsi, il était loisible à tout un chacun d'écouter
les khassaïdes selon le mode de déclinaison qui est
le plus apte à toucher son cur.
Il faut le dire : le Magal de cette année a battu tous les
records d'affluence. Mais cela n'a rien d'étonnant car tout
ce qui touche Serigne Touba est voué à une croissance
irréversible.
C'est comme cela que nous sommes arrivés, imperceptiblement
au lundi 18 Safar, dans une ambiance, déjà surchauffée,
de ferveur.
Rappelons que, selon la consigne du Khalife, qui au demeurant relaie
des préceptes édictés par Serigne Touba lui-même,
le Magal est un acte de dévotion à travers les actions
de grâce, les lectures du Coran, la déclamation des
khassaïdes et la prodigalité sans réserve pour
les hôtes.
Toute la journée, dans les nombreuses mosquées de
la Cité, dans les concessions des chefs religieux, chez les
simples particuliers, des groupes de fidèles procédaient
avec ferveur, dans une extrême concentration, à la
lecture du texte sacré et des khassaïdes.
Dans chaque concession, au moins un buf, si ce n'est un mouton,
est immolé, rapidement dépecé pour accommoder
les repas qui vont être généreusement servis
aux hôtes. Les vendeurs de glace font des affaires en or car
chacun veut que ses hôtes soient royalement traités.
Et, toute la journée de délicieux rafraîchissements
sont servis à tour de bras, pour la seule face de Dieu.
Dans un élan unanime de piété, les talibés
échangeaient des vux de bonheur, de rémission
des éventuelles fautes commises à l'endroit de leur
prochain. Partout, ce sont de chaleureuses poignées de mains
ensuite baisées à la manière mouride (sujoot),
de vigoureuses démonstrations de sympathie, de ziarras mutuels.
Euskey Serigne Touba! C'est lui le seul moteur de tous ces transports
de joie intense, de bonheur pur. Lui seul inspire cette formidable
communion des curs et des esprits, confondus dans le même
élan vers le Créateur et son Envoyé (P.S.L.)
Toute la journée se passe ainsi, en congratulations, en démonstrations
de joie et en visites aux amis et parents talibés.
Dans le complexe Hizbut Tarqiyyah, les sites d'hébergement
affichent complet. Les services du B.F.A. (Bureau des Formalités
Administratives) sont débordés. Même le stock
de cartes d'accès à délivrer aux hôtes,
et qui pourtant avaient été imprimées en très
grand nombre, est épuisé. Les responsables sont obligés
d'imaginer des stratégies d'appoint pour faire face à
un afflux inhabituel de pèlerins. Pourtant, Dieu sait que
cette année, des précautions exceptionnelles avaient
été prises. On est allé même jusqu'à
délocaliser le B.F.A. qui a été agrandi et
installé hors du complexe, dans le but d'assurer une gestion
de proximité des flux de visiteurs. D'ailleurs, à
l'intention de ces visiteurs, on avait prévu un système
de projection pour qu'ils ne perdent rien du Magal sans avoir besoin
de se déplacer physiquement vers la zone de la Grande Mosquée.
Tout cela a du être décommandé devant l'afflux
incontrôlable des pèlerins. Seule a été
maintenue l'exposition virtuelle dans la salle de la bibliothèque
principale du complexe. Là, il a été loisible
à tout le monde de s'installer devant un ordinateur et d'explorer
à volonté le site web du Hizbut Tarqiyyah dont, au
passage, nous vous rappelons l'adresse : www.htcom.sn
La nuit, une fois le dîner servi, c'est le branle-bas vers
la concession de Serigne Saliou où doit officier le KUREL
I du Hizbut Tarqiyyah. La réputation de ce Kurel n'est plus
à faire dans le monde mouride. C'est ce qui explique qu'il
est presque impossible d'accéder à l'intérieur
de la concession du Khalife. Il arrive même, que certaines
personnes, dans le but d'être aux premières loges pour
savourer les prestations du KUREL, squattent les lieux dès
les premières heures de la matinée. Ils ne pensent
même pas à aller manger ou faire une quelconque course
en attendant. Leur problème est qu'ils ne veulent rien rater
du délicieux récital qui pourtant n'aura lieu que
fort tard dans la soirée.
Il faut littéralement marcher sur les gens pour arriver
à la place prévue pour le Kurel. Des micro ultra modernes,
disposés en cercle, attendaient les chanteurs pour relayer
le délicieux "nectar" qu'ils vont offrir à
un public de connaisseurs, déjà impatient de vibrer
avec leurs "idoles".
Dès les premières mesures du récital, des
cris de joie, des claquements de doigts approbateurs commencent
à fuser. La foule apprécie bruyamment. Elle adhère
totalement. Elle est transportée de joie. Vraiment, "Serigne
Touba amoul morom"! ( personne ne soutient la comparaison avec
Serigne Touba.)
De temps en temps, il arrive qu'un auditeur entre en transes. Il
est alors saisi de convulsions et, c'est à grand peine que
ses voisins immédiats arrivent à le maîtriser
pour essayer de lui faire retrouver le calme. Ces scènes
donnent lieu à un désordre indescriptible mais il
faut dire que cela est inévitable dans les milieux mourides.
Quand l'émotion causée par la profondeur de la ferveur
arrive à son paroxysme, le seul exutoire est cette transe.
Toute la nuit, après un repas consistant servi vers 23 heures,
l'assistance a eu droit à des boissons bien fraîches,
du café chaud, des beignets et bien d'autres friandises,
généreusement distribués par les équipes
du Hizbut Tarqiyyah.
Vers 8 heures, ce mardi 19 Safar, Serigne Saliou est apparu pour
bénir l'assistance qui s'est ensuite dispersée le
cur léger.
Il est alors loisible à tout un chacun, comme l'avait dit
le Khalife dans son appel de 1er Safar, de regagner son lieu de
résidence.
Nul doute que Serigne Touba a agréé nos vux.
Vivement le prochain Magal car, déjà, dans nos curs,
nous commençons à peaufiner de nouvelles stratégies
pour améliorer notre rendement au Service de Serigne Touba.
Dieredief Borom Touba.
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